A partir de l'année prochaine,
l'Administration fiscale française utilisera le NIR, c'est-à-dire le numéro de
Sécurité Sociale, pour identifier les contribuables. Objectif avoué : faciliter la
lutte contre les fraudes, en donnant la possibilité à chacune des deux administrations
d'interroger l'autre au cas par cas, afin de vérifier les données déclarées par un
administré. Ce rapprochement entre fichiers
sociaux et fiscaux est pourtant très critiqué. D'une part, parce que la CNIL (Commission
Nationale Informatique et Libertés) a été créée en son temps pour empêcher une
action du même type. D'autre part, parce que ce rapprochement pourrait n'être qu'une
première étape : selon certains, l'État serait même en train de préparer une
interconnexion généralisée des fichiers de ses administrations.'
Le danger provient essentiellement des dérives potentielles,
donc de toute utilisation en dehors des conditions prévues par la loi. Tout d'abord,
parce que le NIR n'est pas un identifiant neutre : il donne le sexe, l'âge, et le
département de naissance d'un individu. Mais surtout, la valeur d'un tel fichier de
données interconnectées sera inestimable pour les banques, les compagnies d'assurance,
etc. et ne pourra que déclencher les convoitises.
Hors aucun système informatique n'est réellement
impénétrable...
L'article du Monde
Interactif
E.J.

Brève
précédente | Brèves
de la semaine | Brève
suivante
|